Recouvrir un tatouage existant
Le recouvrement -ou “cover-up” en anglais- permet de “gommer” un tatouage par un nouveau, qu’il s’agisse d’une bousille, d’une pièce encrée n’importe comment, par n’importe qui, ou tout simplement d’un motif qui ne vous correspond plus, qui vous rappelle un moment de votre vie que vous souhaitez oublier... C’est l’alternative judicieuse au détatouage, et elle est par ailleurs bien souvent moins coûteuse, moins douloureuse, et plus rapide.Le candidat au recouvrement devra le plus souvent se plier aux suggestions du tatoueur en ce qui concerne le motif... selon la pièce à couvrir (taille, couleurs, remplissage...), le choix sera plus ou moins large.
Généralement, on prévoit un tatouage de taille au moins deux fois supérieure à la partie à recouvrir. Le tribal, par ses caractéristiques -noir le plus souvent, formes abstraites- est le style qui se prête le mieux à cet exercice. Le noir est en effet la “couleur” de prédilection du recouvrement : avec lui, aucun risque de voir les anciens traits réapparaître quelques mois après la cicatrisation... car les encres ne se “recouvrent” pas vraiment, elles s’additionnent.
Cela dit, certains estiment que le tribal représente une solution correcte pour recouvrir une petite pièce, mais le déconseillent pour une pièce trop importante. De plus, la pratique du recouvrement évolue depuis quelques années : des tatoueurs élaborent de nouvelles techniques, ou utilisent beaucoup plus de couleurs... Le choix proposé s’élargit : bio-mécanique, japonais, floral... à priori, tout est possible.
A noter qu’il arrive à certains tatoueurs de conseiller une ou deux séances de laser préalables avant de commencer un recouvrement, afin d’atténuer les couleurs. Il faut cependant rester très prudent sur cette option, car certaines couleurs sont plus ou moins faciles à enlever. Par ailleurs, un nombre trop important de séances de laser risque de brûler la peau et rendre difficile le tatouage. Reste enfin à savoir combien de temps est-il nécessaire d’attendre entre la séance de laser et celle de tatouage... La consultation d’un médecin spécialiste sera donc de mise le cas échéant.
Autre “procédé” utilisé, “piquer au blanc” pour “éclaircir l’encre ancienne” avant de passer à l’encrage proprement dit... Sur ce point, l’avis des tatoueurs diverge : si on part du principe que la peau ne peut accueillir qu’une quantité limitée d’encre, cela peut en effet rendre le travail encore plus délicat (une peau “vierge”, qu’il s’agisse d’encre, de cicatrice, ou de toute autre marque, est toujours plus aisée à piquer)... La solution de l’encre blanche pourra donc être envisagée en fonction de la qualité de l’encre du tatouage d’origine, ainsi que de la manière dont il a été piqué (dosage et profondeur)... De nombreux paramètres donc, difficiles à évaluer...
Le recouvrement est une technique exigeante, considérée par les tatoueurs comme une excellente école du tatouage. En effet, pas question de reproduire un dessin ou une photo, il faut absolument créer... et parfois la nouvelle pièce “intègre” subtilement l’ancienne pièce, sans la faire totalement disparaître : le tatoueur peut utiliser une partie du motif, qui se fond dans le nouveau tatouage, ou reprendre le dessin à la base en conservant les dimensions mais en le repiquant intégralement...
Le choix du tatoueur pour cet exercice délicat demande donc autant, voire plus, de précautions que pour un tatouage classique... Autant ne pas hésiter à solliciter un maître en la matière. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si certaines conventions proposent une catégorie “cover-up” pour leurs concours...